Grenouille taureau en Sologne
Malgré l’importante biodiversité du bassin du Beuvron, certaines espèces animales ou végétales s’avèrent problématiques voire nocives pour l’environnement. Ainsi, le SEBB met plusieurs moyens en œuvre pour lutter contre ces espèces envahissantes et protéger ce milieu unique.
Lutte contre les espèces animales envahissantes
La lutte contre la grenouille taureau
Observation nocturne de Grenouille taureau
La grenouille taureau est une espèce qui menace la biodiversité des étangs de Sologne et plus particulièrement toutes les espèces d’amphibiens. Originaire d’Amérique du Nord, elle s’est rapidement développée dans son nouveau milieu : sa capacité de reproduction et son régime alimentaire opportuniste font qu’elle est classée parmi les espèces les plus invasives au niveau mondial. D’abord recensée à Chaumont-sur-Tharonne en 2002, certaines missions ont permis de mieux la cerner et de mesurer l’amplitude de l’invasion et des dégâts de cette espèce. Différentes méthodologies et actions de lutte ont été établies pour y faire face rapidement.
Le programme 2004-2007
Un premier programme de lutte a consisté à une découverte de l’espèce et des tests de méthodes de lutte possibles.
Le programme de 2008-2016
Dans les meilleures conditions biologiques, techniques et réglementaires, le programme avait pour objectif de développer les méthodes de lutte pour s’assurer d’une efficacité maximale :
- Poursuivre la prospection par une veille environnementale,
- Éliminer l’espèce dans la zone de présence détectée et, si nécessaire, sur les nouveaux sites découverts, grâce à plusieurs méthodes à appliquer (campagne de tirs avec la collaboration de l’ONCFS, captures par piégeage, captures par pêche, vidange d’étang…),
- Informer et sensibiliser sur la problématique Grenouille taureau par des réunions, par l’information des communes, des propriétaires et de différents acteurs de terrain pour mieux sensibiliser sur les impacts inhérents à l’espèce et éviter sa dispersion anthropique souvent faite par méconnaissance des dangers engendrés.
Afin de connaitre avec exactitude l’ensemble des sites colonisés, un inventaire sur une surface de 36 000 ha a été réalisé en 2009.
Cet inventaire se fait en deux phases :
Une phrase d’écoute nocturne, avec l’intervention d’une équipe si un spécimen est détecté. Avec les informations recueillies, comme sur le chant du mâle qui porte à 1km, il est possible de localiser certaines individus assez facilement.
Une seconde phase de prospection diurne, fait suite aux écoutes. Deux cas seront possibles soit un chant a été entendu sur une maille, alors toutes les zones humides seront prospectés selon un protocole précis, soit aucun chant entendu alors une zone humide sera prospectée sur la maille.
Chant de la grenouille taureau :
Cri de la grenouille taureau juvénile :
Parallèlement à cet inventaire, les actions de lutte les plus efficaces sont poursuivies chaque année : prélèvement de pontes, actions de tirs et vidanges d’étangs.
Prélèvement de ponte de la grenouille taureau
Programme 2018-2021 : LIFE CROAA
Depuis 2018, les actions de lutte contre la Grenouille taureau sont financés dans le cadre d’un programme européen LIFE CROAA : Control stRategies Of Alien invasives Amphibians.
Pour en savoir plus sur ce programme, vous pouvez consulter le site dédié :
En 2020, les campagnes de tirs ont permis d’éliminer 10 individus adultes. La population de l’espèce dans le Beuvron est donc régulée et en diminution : aucun nouveau site parmi les 13 sites découverts en 2020. Parmi, eux seuls 9 étaient encore colonisés à la fin des actions, ce qui reste optimiste pour le SEBB.
Néanmoins, il n’y a pas que les espèces animales qui peuvent causer des dommages à l’environnement.
Lutte contre les espèces végétales envahissantes : la Jussie
Le contexte à l’échelle national
Les Jussies, introduites en France en 1830 à des fins ornementales, ont vite développé, à l’échelle de nombreuses régions françaises, un caractère envahissant dangereux pour des zones humides. Aujourd’hui, les Jussies sont aussi recensées sur le Cher, le Loir et sur divers étangs de Sologne.
Il y a deux espèces de Jussie : la Jussie peploïde et la Jussie à grandes fleurs.
Ces plantes aquatiques polymorphes sont capables de former des herbiers denses, immergés ou émergés. La plante peut s’enraciner à 3 m de profondeur et se dresser jusqu’à 90 cm au dessus de l’eau. Une fois installées, elles nécessitent donc un traitement spécial, ce qui s’avère parfois compliqué. La floraison s’effectue de juin à septembre.
Le contexte du Beuvron
Fin 2004, les Jussies développent des colonies sur la totalité du cours de la Loire en Loir-et-Cher. Elles sont présentes également sur le Beuvron, principal affluent rive gauche du fleuve.
Sur l’axe Loire, la colonisation des boires et bras morts par les Jussies a eu un effet immédiat d’envasement et d’appauvrissement du milieu comme des boires. A la fin des années 1990, d’importants efforts ont été menés afin de réhabiliter des bras morts en frayères à Brochets (utilisées également par de nombreuses autres espèces piscicoles). Aujourd’hui ces sites se trouvent menacés par le développement d’herbiers de Jussies.
En quoi la Jussie est-elle invasive ?
La Jussie est une espèce végétale envahissante dans le sens où elle a un impact négatif sur le milieu dans lequel elle se développe. Autrement dit, elle bloque la lumière qui passe dans l’eau et gêne l’écoulement de l’eau. La biodiversité du milieu, comme les poissons, se retrouve alors confronté à une situation inédite qui brise alors leur cycle de vie. Elle se retrouve déstabilisée et déséquilibrée.
Néanmoins, la Jussie a également une répercussion sur l’activité humaine, puisqu’elle peut générer des embâcles, coincés par le changement d’écoulement de l’eau. Elle gêne également certaines pratiques comme la pêche, ou certaines opérations d’entretien des rivières.
Depuis 2004, le SEBB mène donc des actions de lutte contre la Jussie :
Pour en savoir plus:
Plaquette à destination des particuliers : conseils à l'arrachage
La laitue d’eau
Tout comme la Jussie, cette espèce peut créer des problèmes écologiques et biologiques. A cause de sa colonisation rapide depuis plusieurs années, elle est considérée comme plante invasive.
Ainsi, les espèces envahissantes telles que la Jussie ou encore la grenouille taureau, doivent être régulées ou éradiquées pour empêcher la destruction de l’habitat. Étant à la fois dangereuses pour la faune et la flore, elles déséquilibrent le milieu naturel. Cela peut mettre en danger l’environnement et certaines espèces locales.